Article ci dessous publié le 30/08/2017 dans le Ouest-France
Quand le spectacle fait le mur. Autrefois simple espace vert municipal, le Souchay a changé de visage au fil des spectacles son et lumière qui y sont donnés tous les deux ans.
Le site du Souchay, à Saint-Rémy-en-Mauges, aurait-il aujourd'hui le même visage sans Jacquou le Croquant? Paul Michaud est certain que non. Certes principalement consacré à la promenade, avec son petit étang, ses ombrages rafraîchissements, sa pelouse, l'endroit, pourtant, laisse deviner autre chose encore avec ses rangées de gradins étagés sur la butte... Même par intermittence, le Souchay est aussi un lieu de spectacle vivant. « Peut-être le seul du genre pour toutes les Mauges », poursuit le créateur du spectacle son et lumière donné ici tous les deux ans. Depuis 2004, le héros en est systématiquement Jacquou le Croquant, le jeune paysan périgourdin dont les aventures furent d'abord au coeur d'un livre d'Eugène Le Roy paru à la fin du XIXesiècle.
Des gradins à demeure
« Mais avant 2004, le Souchay a accueilli d'autres adaptations. Celles de Germinal, Les misérables, Michel Strogoff. On a aussi donné Jules Verne, une création pure », explique Paul Michaud. Il était à la tête de la troupe de théâtre de Saint-Rémy-en-Mauges quand, en 1989, pour marquer le bicentenaire de la Révolution française, l'idée d'un spectacle hors les murs de la salle habituelle est née.
« Le Souchay était un pré ; plutôt un terrain de football non agréé qu'utilisaient les élèves de la maison familiale rurale. Je pense qu'il y avait déjà l'étang. Mais aucun arbre n'existait. » En 1991, la troupe vient de jouer en salle pendant deux saisons l'adaptation pour le théâtre, signée Paul Michaud, du roman d'Eugène Le Roy. « On s'est dit : pourquoi pas un son et lumière en réutilisant le Souchay ? On a donc loué des tribunes et on s'est lancé. »
Construction d'une butte supportant 970 places assises permanentes, enfouissement de réseaux électriques... Le succès venant, des travaux sont réalisés au fil des éditions biennales. Il s'agit d'assurer le confort des spectateurs et d'accompagner l'essor technique du spectacle lors duquel, bientôt, le (faux) château s'embrase, de (vrais) pétards explosent, des images animent les décors (montés sur échafaudages). « Du coup, depuis 1998, le Souchay est vraiment en configuration « lieu de spectacle », reconnaît Paul Michaud.
Les années où le spectacle a lieu, pendant les trois mois de printemps et d'été précédant les représentations, de grandes manoeuvres transforment le Souchay en camp retranché. Le reste du temps, les gradins sont à demeure sur la butte. On y voit des noces entières y grimper pour la photo de groupe; en bas, des kermesses ont lieu; quelques concerts rock aussi.
Paul Michaud n'est pas le seul à penser que Saint-Rémy-en-Mauges possède là un bel outil culturel, utilisé parfois mais qui pourrait encore plus servir. En tout cas, pour l'instant, Jacquou y fait le plein. Et sur une sacrée superficie. « Entre les salles polyvalente et de sport, les parkings attenants, l'étang sur lequel on a maintenant des effets scéniques, et même la route vicinale qui passe derrière les gradins, notre son et lumière a progressivement gagné de l'espace », conclut Paul Michaud.
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